Autour
des questions posées
par les internautes
Ce
nouvel entretien est le fruit d'une démarche
originale, et repose exclusivement sur l'ensemble des
questions soumises par les membres des forums de discussion
et visiteurs du site au mois de septembre 2004. Merci
à Lhasa, qui s'est très agréablement
prêtée à cette interview, peu de
temps avant la reprise de sa tournée internationale.
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Redgaul : Comment
se déroule la tournée présente ?
Lhasa : C'est merveilleux, magique. Je
ne me suis jamais autant éclatée en tournée. Le concert est
construit de telle façon qu'à la fin de la soirée on a vécu
quelque chose ensemble, et je me sens proche des gens et de
moi même, et des musiciens. J'ai l'impression de vivre quelque
chose de rare et de précieux, d'avoir pris des risques et ne
pas m'être "cassée la gueule".
Tomek : Quelles sont
tes envies musicales et artistiques après ce deuxième album ? Y a-t-il
une émotion que tu voudrais faire passer et que tu n'as pas encore
réussi à amener dans tes chansons ?
L : Ah, il y en a mille ! Je découvre tous les jours
des musiques qui m'inspirent et qui me donnent envie de tout faire,
de tout exprimer, d'aller plus loin avec ma voix, avec les textes,
expérimenter des styles différents…
Mais en fin de compte c'est toujours les chansons qui décident.
Je ne sais pas à quoi vont ressembler les prochaines chansons, et
je me dis toujours que c'est les chansons qui me montreront quelle
sorte de chanteuse je serai dans le futur. Je ne sais pas quand
et comment elles vont naître, je ne sais pas comment elles vont
s'appeler, je ne sais pas en quelle langue elles vont vouloir s'exprimer,
et de quels arrangements elles vont vouloir s'habiller. Alors je
suis dans un état de curiosité constant par rapport aux chansons
: où vont-elles m'emmener ?
Tiphaine / Redgaul : Que
représente la musique pour toi ? En somme, quelle est ta conception
de la musique, et que t'apporte-t-elle ?
L : La musique est de la magie pure. Je crois
que je n'ai pas les mots pour en parler. Qu'est-ce qu'elle apporte
? Tout ce qu'on veut, il n'y a pas de limite à ce qu'elle peut exprimer,
donner, inspirer, nourrir, montrer. Elle est inépuisable, généreuse
sans limite. Elle est là pour tout le monde, et on peut tous y trouver
ce qu'on cherche.
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Tomek / Redgaul : Comment
se déroule la composition d'une chanson de Lhasa et le travail
d'un album ? Le construis-tu comme un recueil de chansons
ou plutôt comme un tout où les chansons sont liées ?
L : Je n'en sais rien ! Je sais juste ce
que j'ai fait dans le passé, mais il n'y a pas de règle.
Les chansons donnent le ton, je les suis, j'essaie d'aller
au bout de chaque chanson, la laisser s'exprimer jusqu'au
bout. Je travaille de très proche avec les producteurs,
avec tout le monde. Pour les deux albums, des thèmes sont
apparus naturellement, la pleureuse pour le premier, la
route pour le deuxième. Je n'avais pas l'idée de faire un
"concept" mais je trouve ça normal qu'il y ait des thèmes
qui sortent à différentes époques, les grandes lignes, les
archétypes, les symboles qui communiquent ce qui
se passe dans l'âme. Et j'aime chercher ces liens-là et
les identifier et m'en servir pour me comprendre.
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Renée / Bénédicte : Après
le Canada et l'Europe, ton album s'exporte aux Etats-Unis. Ce public
est-il différent à approcher, à toucher ? Des concerts sont-ils
envisagés (notamment à New York) ?
L : Comme je suis née aux États Unis et ma première
langue est " l'américain" comme on dit en France, chanter aux États
Unis est quelque chose d'important pour moi.
Les différences des publics d'un pays à l'autre sont subtiles, mais
importantes. Je ne saurais pas comment les décrire. Comme je chante
dans beaucoup de pays, je n'ai jamais le temps d'adapter ma façon
d'être à un pays, on arrive avec ce qu'on est, le groupe et notre
histoire, et la musique se passe. Et j'aime ça comme ça.
On va faire une tournée en janvier-février aux États Unis…Pour l'instant,
on va faire un concert à New York le 8 octobre, mais ce n'est que
le début.
Tiphaine : Qu'en est-il
de l'Amérique latine ? La langue qui prédomine dans tes albums est
l'espagnol, mais ta célébrité semble plus confidentielle dans les
pays hispanisants. Comment expliques-tu cela ?
L : Oui, c'est très bizarre ! Les compagnies de
disques dans les pays hispanophones sont très réticentes
à sortir et distribuer mes albums, et même en Espagne ou mes albums
sont distribués ils sont presque introuvables. Mais je vais y retourner
en décembre faire des concerts encore, et on est en train de planifier
un concert à Mexico.
Chanter en Espagne m'a donné très très envie de chanter plus pour
des publics hispanophones. C'était comme une révélation
pour moi, quelque chose de très précieux. Et je vais tout faire
ce que je peux pour que ça continue.
(...)
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