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> Lhasa
(éd.
2009)
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Lhasa ? Le titre peut surprendre, mais rélèvera assez vite toute sa pertinence. Avant cette écoute, je repensais à Lhasa, telle qu’on l'a découverte. Celle qu’on a écoutée, fait écouter, et eu l’heureuse surprise d’entendre, au fil des années, au détour de certains de nos lieux de traverse.
C'est ainsi que revient le souvenir du temps qui s'écoula jusqu’à cette seconde rencontre, incarnée par The Living Road. Le voyage fut immersif, océanique. En douze temps et trois langues, un nombre de villes purent vivre un spectacles d’émotions tant contées qu’enivrantes; à chaque escale cette très longue tournée, revint un mot qui résumait à plein l'expérience ressentie: l' « envoûtement ».
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Chemin faisant, la Llorona devint progressivement portrait à notre idée, celui d’une création artistique que nous nous étions appropriée. L'année 2009 ouvre le rideau sur un constat qui n'a rien d'anecdotique : ce troisième album est pleinement éponyme.
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A scruter chaque instant la photo de notre époque, l'esprit s'installe dans une sorte d'urgence permanente ; la gravité des sujets qui s'enchaînent et des situations qui en résultent provoquent réponses et réactions, méticuleusement écrasées par le bruit continuel d'effets de manches et d'angoisses quotidiennes. A céder à la consolidation de nos carapaces, on pourrait y perdre définitivement l'essentiel : l'individu, dans ce qu'il est. En celà, avoir la surprise de se retrouver happé par un univers aussi intime qu’intemporel m'a été philosophiquement aussi précieux qu’inattendu.
J'ai ainsi été quelque peu déstabilisé à l’écoute de « Lhasa », qui possède par ses qualités un étrange pouvoir : celui d’arrêter le tic-tac des aiguilles. Un peu comme si j'avais préalablement réappris à écouter le silence, pour reprendre possession du temps, et pouvoir de nouveau apprécier la subtilité et la richesse de constructions musicales acoustiques.
Crédit : Ryan Morey
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Pour ce troisième album, Lhasa souhaitait oeuvrer au plus près de sa création ; elle a donc totalement assuré sa production.
L’enregistrement a entièrement été réalisé en analogique, lors de sessions captées sur bandes au studio Hotel2Tango de Montréal ; le résultat est saisissant de vie.
Jamais son chant ne m'a semblé aussi proche de l’auditeur ; la respiration de la musique, ses reliefs et le feeling échangé par les musiciens s’en trouvent décuplés. C'est ainsi que, forçant l'attention pour mieux vous emporter, le disque possède de fait nombre d'éléments caractéristiques de ce que peut être sa présence sur scène. Une alchimie très complexe à restituer en quelques mots, mais que, je crois, beaucoup comprendront.
Au fil de l'écoute, l'auditeur plonge dans un univers animé de subtils mouvements perpétuels, qui emportent l’individu au centre de douze tableaux intimes. Renouant avec ses origines américaines, Lhasa embrasse le rendez-vous d'une rencontre artistique attendue et la dépeint avec avec la justesse d'une troublante intensité.
C'est ainsi que de nouvelles sonorités s'invitent à nos oreilles et à son répertoire. Envisageant parfois une sérénité de composition chère à Léonard Cohen, je peux évoquer les touches de folk (Stuart Staple, Nick Cave…), de country (dans la lignée de Johnny Cash), ou encore de très belles inspirations cabaret, dont l'esthétique glamour se rapporte pour moi aux référents pointés par certains films de Tarantino.
Lhasa nous livre ici un album dont la portée créative se situe au plus près de son identité artistique ; l'oeuvre déjoue les attentes, et à l'image de son auteure, surprend en permanence à ouvrir de nouvelles portes. En ne se laissant pas enfermer dans un format, Lhasa approfondit sa route, faisant preuve - s'il en était encore besoin - d'une très belle indépendance de création. C'est toujours ainsi que j'ai défini une artiste, et je ne cache pas le plaisir qui est le mien à retourner de ce pas vers ma platine disque pour relancer l'écoute de ce nouvel album... ;o)
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Titres
01
· Is Anything Wrong |
02
· Rising |
03
· Love Came Here |
04
· What Kind of Heart |
05
· Bells |
06
· Fool's Gold |
07
· A Fish on Land |
08
· Where Do You Go ? |
09
· The Lonely Spider |
10
· 1001 Nights |
11
· I'm Going In |
12
· Anyone and Everyone |
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Album
Lhasa : chant, piano, paroles et composition
Band :
Sarah Pagé : harpe, chant /
Joe Grass : guitare, steel, resonator, claps, chant /
Miles Perkin : basse, claps, chant /
Andrew Barr : batterie, persussions, chant
Participations :
Freddy Koella : guitare, violon /
Thierry Amar : basse /
Freddy Koella : en composition sur 1001 nights /
Sarah Pagé : en composition sur Fool's Gold /
Patrick Watson : en composition de Rising, et compositeur de Where Do You Go
Studio : Thierry Amar / Howard Bilerman / Ryan Morey / Lhasa and band
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Mise
à jour
-25/04/09-
(23 articles) |
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